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Channel: Humeur – Les marques à la loupe
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Oh my God !

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La dernière campagne « adopte un curé » nous rappelle que quand il s’agit de développer leur business, les prêtres ne se font pas prier.

L’église catholique semble vouloir se faire une spécialité des prises de paroles décalées. En s’invitant dans la plupart des éditions de samedi ou de dimanche des médias d’information généraliste, qu’ils soient audiovisuels, digitaux ou papier, la campagne lancée par l’archevêché de Normandie aura été un des petits buzz du week-end. Pour ceux qui n’en auraient pas entendu parler, le film réalisé par l’agence Alteriade nous vend un prêtre sur le même mode que le célèbre site de rencontre www.adopteunmec.com. L’annonce renvoie le public à un site événementiel permettant, non pas d’adopter un prêtre, mais de le soutenir financièrement pour subvenir à ses besoins quotidiens (alimentation, habillement, déplacements…). Globalement un bon coup pour la plupart des observateurs, à l’exception de Jean-Michel Aphatie.

Si, à court terme, l’objectif officiel est donc de collecter des dons, à plus long terme, la campagne entend aussi contribuer à moderniser l’image de l’Eglise catholique. Laquelle n’en est pas à son premier coup pour y parvenir : En 2010, souvenez-vous, elle avait lancé la campagne « Jesus is my boss » en presse et sur Internet (budget 300 k€) pour promouvoir le « métier » de prêtre et susciter des vocations (sans succès, le nombre de prêtres n’ayant cessé de baisser ces dernières années). Au même moment, le diocèse de Nancy s’affichait sur les murs de la ville en 4X3 en annonçant « En 2010 Jésus crise. Donnez que diable ! », donnant des idées à un autre diocèse, celui des Vosges, qui s’amusera à détourner les paroles de chansons de Johnny Halliday (« Allumer la foi… », « Oh Marie si tu savais tous les dons qu’il nous faudrait »…). A Rennes, les affiches annonçaient « l’Eglise est riche (de sens, de bénévolat…) mais elle a besoin de vous » concluant par un « Chez nous, tout et gratuit (l’amour, la partage, l’espérance…) » avec un graphisme façon grosse promo qui tâche. Des codes publicitaires le plus souvent empruntés à l’univers des marques de grande consommation et destinés à dépoussiérer l’image de l’Eglise catholique auprès d’un public jeune. Une image déclinante en Europe, du moins jusqu’en 2012, date des dernières statistiques officielles publiées sur la question, mais aussi régulièrement brouillées par les prises de position parfois discordantes en provenance du Saint Siège de la marque (Le Vatican) et les filiales nationales, voire locales. Combinées à l’effet  François 1er (le pape bien sûr), cette dernière campagne réussira-t-elle à inverser la tendance ? Pour le moment, Dieu seul le sait !

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