Malgré des ambitions affichées sur le segment premium, Renault investit le low cost avec la Kwid sur le marché indien. Une fausse bonne idée ?
On sait les constructeurs français tenaillés depuis des années entre l’envie de se développer sur les segments premium et haut de gamme, et l’obligation de répondre aux attentes des consommateurs de produits toujours moins chers. Ces derniers temps, les réponses apportée par les marques nationales étaient d’apporter à chaque segment stratégique une marque spécificique : DS pour investir le premium chez PSA, Dacia pour permettre à Renault de proposer du low cost. Mais voila que les éditions du 29 décembre des médias français (Le Parisien, 20 Minutes…), nous rappellent que ce dernier segment n’est pas le pré carré de la filiale de la marque au losange. On y apprend que depuis le mois d’octobre, Renault produit et commercialise sous sa propre marque un modèle low cost à 3500 euros. Réservé exclusivement au marché indien (en tout cas pour l’instant) le véhicule a des faux airs de Duster en plus petit et plus spartiate. Et c’est un carton (75 000 commandes en deux mois) !
Si on ne peut que se réjouir pour Renault de ce succès commercial, on ne peut aussi que se poser une question : n’aurait-il pas été plus pertinent de la lancer sous la marque Dacia ? Dans une société mondialisée, les agissements d’une marque en un point de la planète ont des répercussions sur l’image de l’autre côté du globe. En investissant le segment low cost sous sa marque Renault, le constructeur vient non seulement chasser sur un territoire sur lequel sa filiale Dacia s’est construit une vraie légitimité, mais il connote sa marque d’une image forcément cheap que n’apprécieront pas forcément les possesseurs ou les acquéreurs potentiels de l’Espace V ou de la Renault Talisman. Même s’il n’est pas interdit de pratiquer le brand streching, à ce jour aucun grand constructeur n’a réussi un tel grand écart en étant performant sur les deux tableaux.
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