Vous cherchiez un exemple pour répondre à la question « qu’est-il formellement interdit de faire en publicité ? » : le voici !
Pour annoncer son arrivée imminente sur le web le nouveau site eco-voiturage.fr a « commis » il y a quelques jours une campagne défiant presque toutes les lois de la communication. La marque a diffusé sur internet une série de visuels cumulant sexisme et mauvais goût, associant clichés et propos dénigrants. Pour n’en citer que quelques-uns : « Elles sont bonnes mais qu’est-ce qu’elles sont connes » en parlant de deux jeunes femmes riant à l’arrière d’une décapotable, « Accompagnez Audette pour son dernier voyage… » pour légender la photo d’une mamie au volant de sa voiture… Passé le choc, tout personne se met à chercher la blague, la subtilité ou le second degré pour justifier le propos, trouver un sens à la prise de parole. Malheureusement sans succès ! La stupidité des « créations » est telle que le visuel qui met en scène une femme visiblement en panique au volant accompagné de « Même les femmes ont le droit de conduire » passe pour le plus soft ! Sans surprise, la campagne a généré un bad buzz sur la toile obligeant , sans surprise, le site à présenter des excuses sur Twitter et sans surprise aussi, l’auteur de la campagne nous a interprété le couplet du créatif aux ordres dont le brief était « de faire parler de la marque, en bien ou en mal ». Dans l’affaire l’annonceur comme son créatif ont fait preuve d’un manque de professionnalisme désarmant : le premier pour la teneur de son brief et pour avoir accepté de diffuser les propositions qui lui étaient faites, le second pour sa réponse créative (il pouvait aussi essayer de faire parler en bien, c’était dans le brief) et pour non-assistance à annonceur en danger.
Alors bien sûr, on peut toujours objecter que si le brief était de « faire parler en bien ou en mal » de la marque, l’objectif est atteint. Mais une marque de co voiturage revendiquant dans son logo écolo à souhait – une voiture encapsulée dans une feuille dont la tige est aussi le pot d’échappement (ça aussi , il fallait oser) – un mode de déplacement citoyen et responsable, peut-elle se fixer un tel objectif ? Qui plus est en phase de lancement ! Non bien sûr. Une marque qui se lance veut être connue et surtout donner envie pour être rapidement consommée. En plus d’être dénigrant et même pas drôles, le décalage trop extrême des propos en arrive même à brouiller la perception de la marque et de sa raison d’être ! Éco-voiturage semble avoir oublié qu’une marque (et l’entreprise qui va avec) ne peut pas être lancée comme une star de la télé-réalité : à grand coup de propos navrants. En tout cas pas si elle veut durer.
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